Nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question du sens au travail. Découvrons pourquoi et, si cette question a… un sens !
Un travail qui a du sens ? On part de loin
Différentes hypothèses existent sur les origines étymologiques du mot travail. L’une d’elles suggère que ce mot viendrait du latin tripaliare qui signifie « tourmenter, torturer ». En partant de là, il semble difficile de trouver un sens au travail…
Heureusement les mots sont vivants et leurs significations évoluent. Le mot travail fait aujourd’hui référence à 2 notions bien différentes : labeur (travail pénible) et ouvrage (travail de création). Le travail peut donc être une corvée comme, à l’inverse, apporter la satisfaction de créer quelque chose. On pourrait donc bien trouver du sens au travail.
Faut-il se poser la question ?
Parfois la question du sens au travail ne se pose pas. Nous pouvons simplement avoir besoin de gagner notre vie et de trouver un emploi. La réflexion sur le sens n’est donc pas systématique. Mais pour certaines personnes, cette question est, ou devient, essentielle.
Quand le besoin se fait ressentir, alors oui, il faut se poser la question du sens. C’est important pour nous, pour notre bien-être au travail. Cela va également bénéficier à notre entourage, nos collègues, nos clients et à la société toute entière !
En étant à notre place et alignés avec nos valeurs, nous allons apporter beaucoup plus aux autres.
Pourquoi la quête de sens au travail se fait de plus en plus forte ?
Il y a un double phénomène.
D’abord ce qui se passe autour de nous. Notre génération est confrontée à des enjeux immenses comme les questions environnementales, les problématiques de santé ou encore l’explosion des inégalités.
Ensuite ce qui se passe dans le monde du travail. D’une part avec des missions dont on perçoit parfois difficilement l’intérêt et, d’autre part, avec un management moderne qui est dans la contradiction permanente. Contradiction entre le bonheur au travail qu’il essaie de promouvoir et la déshumanisation due aux nombreux process et à l’accélération des exigences. Alors naturellement, ce double phénomène crée un décalage.
Le décalage crée le besoin de trouver du sens
Un grand nombre de personnes ressentent ce décalage entre un quotidien au travail vide de sens et une société qui aurait tant besoin de leurs talents. L’envie de créer, d’avoir un impact positif, de participer activement à la résolution de problèmes concrets prend parfois le dessus.
La question du sens au travail peut être celle-ci : « Comment pourrais-je contribuer, à mon échelle, à construire le monde auquel j’aspire ? ». Dans ce cas la question du sens est liée à la finalité de notre travail : à quoi sert mon travail ?
Mais nous ne sommes pas obligés d’aller aussi loin. Tout le monde ne va pas travailler pour les grandes causes planétaires. Le sens peut être plus simple. Le fait de réaliser un travail de qualité peut déjà donner du sens au quotidien. On peut trouver du sens en étant ingénieur spécialiste des énergies renouvelables, soignant(e) qui améliore la santé de ses patients ou encore boulanger(ère) dont la qualité des viennoiseries procure un plaisir incomparable à ses clients !
Comment trouver du sens ?
On voit donc qu’il y a 2 éléments qui peuvent donner du sens au travail :
La finalité : je contribue à quelque chose qui est en accord avec mes valeurs
La qualité de ce que l’on crée : je fais un travail dont je suis fier(e)
Si nous n’avons ni l’un, ni l’autre, alors notre quotidien professionnel nous paraît vide de sens.
Pour certaines personnes, le sens se trouvera dans la qualité des missions réalisées. Pour d’autres, une finalité qui correspond à leur vision du monde sera indispensable.
Le sens est quelque chose de très personnel. Je vous propose quelques questions qui peuvent vous aider à identifier ce qui est important pour vous :
Qu’est-ce qui a eu du sens pour moi dans mes expériences précédentes ?
À l’inverse, qu’est-ce qui a manqué de sens ?
Qu’est-ce qui me rend fier de mon travail ?
Quels sont les sujets/les causes qui me tiennent à cœur ?
À quoi aimerais-je contribuer ?
Le sens suffit-il pour trouver la voie qui nous correspond ?
Non, le sens ne suffit pas.
Il y a un deuxième paramètre à prendre en compte : vos besoins. Vos besoins correspondent aux ingrédients nécessaires à votre bien être : l’équilibre de vie, la rémunération, l’environnement de travail…
Si on ne se base que sur le sens, des déceptions sont à prévoir. C’est le cas de nombreux reconvertis qui se sont réorientés avec le sens pour seule boussole. Ces « reconversions de sens » se font dans des domaines comme le secteur associatif, l’artisanat ou encore la santé. Ces personnes ont bien retrouvé du sens, mais sont déçues de leurs reconversions. Déçues, car leur quotidien ne leur correspond pas : horaires de travail à rallonge, tâches répétitives, rémunérations très basses, univers trop différents de leurs expériences précédentes…
Notre boussole doit donc s’orienter sur le sens et sur nos besoins.
Et si on veut aller encore plus loin, deux autres paramètres nous permettront d’être parfaitement alignés : utiliser nos talents et faire ce que l’on aime. Ces 4 paramètres (ce qui a du sens pour moi, mes besoins, mes talents, ce que j’aime faire) se retrouvent dans la méthode ikigai « version Reconverso ». Je suis en train de développer une formation sur cette adaptation de l’ikigai. En attendant je vous propose de lire cet article que j’ai écrit sur l’ikigai version « classique ».
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